Un simple bol d'eau au jardin peut sauver des oiseaux !!!🕊🦉

Aider les oiseaux : ce geste que vous répétez chaque soir accélère leur mort en période de chaleur

Par Clémentine GrosLe 17 Juin 2025 à 12h09Mis à jour le 18 juin 2025 à 11h12

Invisible, silencieuse, cette erreur se répète dans les jardins dès que le soleil se couche. Mais pour nos amis les oiseaux, elle signe parfois la fin du vol.

Oiseaux et chaleur estivale : cette erreur de jardinage que vous faites sans le savoir chaque soir

C’est le genre de réflexe qu’on croit plein de bon sens. Il fait chaud, les moustiques pullulent, et dans un élan d’hygiène préventive, vous vide(z) la coupelle d’eau du jardin ou du balcon dès la tombée du jour. Normal, non ? Oui, sauf que ce geste ultra-courant - 63 % des Français affirment « enlever l’eau stagnante le soir » selon une enquête YouGov menée à l'été 2024 -  fait plus de mal que de bien.

Car pendant que les moustiques s’organisent, d’autres visiteurs nocturnes, bien plus discrets, se déshydratent en silence. Et ce ne sont pas des chauves-souris, non. Ce sont les oiseaux, en particulier les jeunes tout juste envolés ou certaines espèces actives au crépuscule ou à l’aube (comme les rougequeues noirs, les merles ou les mésanges). Eux n’ont pas d’applications météo ou de gourdes pliables.

Pourquoi les oiseaux ont un besoin vital d’eau pendant la nuit d’été (et ce que dit la science)

On pense souvent que les oiseaux dorment tranquillement la nuit. Mais selon les données de l'Office Français de la Biodiversité, de nombreuses espèces restent partiellement actives après le coucher du soleil, notamment en période de canicule où les températures nocturnes ne descendent plus sous les 23-25 °C dans certaines zones rurales comme urbaines.

Ce n’est pas anodin : à partir de 28 °C, la perte en eau chez les oiseaux augmente de 50 %, surtout s’ils doivent voler ou chercher de la nourriture pour leurs petits. En parallèle, leurs besoins hydriques explosent alors que leurs sources d’eau naturelles (flaques, rosée, ruisseaux) s’évaporent ou se contaminent.

Les jeunes oiseaux, en particulier, sont très vulnérables. Une étude menée par le CNRS en 2023 sur la mortalité aviaire en période de canicule montre que les juvéniles représentent 72 % des décès recensés en milieu urbain — souvent retrouvés à proximité de surfaces bétonnées sans accès à l’eau.

Les bons gestes pour aider les oiseaux en cas de fortes chaleurs nocturnes

Ce qu’il ne faut surtout plus faire :

• Enlever les coupelles d’eau le soir par peur des moustiques

• Installer de l’eau en plein soleil ou sur une surface brûlante

• Utiliser de l’eau stagnante ou chlorée (eau de piscine, récupérateur)

• Oublier de nettoyer les abreuvoirs régulièrement

• Ce qu’il faut privilégier à la place :

  • Laisser une soucoupe d’eau propre en place toute la nuit, en la changeant chaque matin

  • Privilégier des contenants peu profonds (2-3 cm max) pour éviter les noyades

  • Ajouter des pierres ou galets plats pour que les oiseaux puissent se poser

  • Installer à l’ombre, loin des zones de passage et à l’abri des chats

  • Favoriser des récipients en terre cuite, plus frais que le plastique

  Un merle un peu faible, une mésange haletante ou un jeune piaf sorti trop tôt de son nid n’auront que quelques heures pour trouver un point d’eau. Offrez-leur cette chance.

• Un simple bol d’eau peut sauver des oiseaux par centaines, chaque nuit

  On parle ici de vie ou de mort. Et ce n’est pas une figure de style : les centres de soins pour oiseaux reçoivent chaque été des vagues de jeunes oiseaux « tombés du ciel », victimes d’un stress thermique aigu. Leur seul tort ? Avoir vécu dans un quartier sans arbre, sans haie… et sans le moindre point d’eau la nuit.

  Le réseau LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) recense en moyenne jusqu’à 1 200 cas d’oiseaux déshydratés sur une période de canicule de 7 jours. Or, 90 % pourraient être évités par des gestes simples. Et le plus simple de tous, c’est celui qu’on arrête de faire : retirer l’eau la nuit.

• Alors si ce soir, la chaleur monte et que vous hésitez entre vider ou garder la coupelle… souvenez-vous de celui qui arrivera à 3 h 17, haletant, désorienté, en quête de quelques gouttes. Pour lui, vous êtes une oasis.

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